L’appartenance est-elle une thérapie inconsciente dans laquelle nous nous savons guéris une fois que l’on s’y sent à l’étroit ?
C’est aujourd’hui avec un oeil critique sur mon vécu allant d’actrice principale à simple spectatrice que je me livre dans ces quelques lignes.
L’appartenance en tant que possession est l’une des plus répandues. Elle se cache ou bien se révèle dans les relations sentimentales.
Un couple, une appartenance à l’autre…
Et quoi de plus rassurant que d’appartenir à une personne, d’avoir sa dose de réconfort quotidien, de savoir qu’il y a des sentiments dans cette vie qui ne sont destinés qu’à nous. La sécurité d’être aimé …
La dépendance marque alors un manque d’harmonie en soi.
Elle devient notre socle, notre référence/référent sur lequel nous nous appuyons et nous construisons.
Quand est-il lorsque les fondations bougent, lorsque le mot « indépendance » surgit au fil du temps ?
Ne devenons-nous pas « une moitié » de nous même, soit deux moitiés isolées, voire déracinées ?
Ce jour-là les émotions ne sont pas les seules causes de notre mal-être car la méconnaissance de sa propre identité se manifeste également. Que vais-je devenir, de quoi suis-je capable?
Je serai plus pour dire que l’on appartient à personne. Si à l’univers seulement. Qu’une stabilité sentimentale peut très difficilement se trouver dans le sentiment d’appartenance à l’un ou de l’autre.
La réussite se base sur le plaisir de partager et non pas dans l’équilibre de la dépendance. Sur le fait que chacun donne de son amour et non pas sur celui d’en construire un commun.
L’appartenance par manque de confiance en soi, quant à elle, couvre souvent une vulnérabilité, une blessure, une fuite et ou une solitude.
Nous ne nous sentons pas entier, nous avons besoin d’un élément extérieur dans lequel nous pouvons avoir confiance. Une sorte de guide pour nous retrouver.
Nous cherchons un lieu, un contexte vivant où l’on se sent exister. Nous sommes alors reconnus comme appartenant. Notre refuge…
L’appartenance en tant que adhésion est alors salutaire. Nous voici donc membre, partisan d’une communauté. Rassurer de partager et d’être en phase avec notre groupe. Le confort d’une vérité (d’un chemin) commune n’est-il pas fait pour nous apaiser ?
Mais l’enrichissement n’est-il pas dans l’apprentissage et la réflexion?
Lorsque l’on vous fait les questions, que l’on vous soumet un raisonnement et suggère les réponses, n’est on pas entrain de dirigé notre esprit ?
Le scepticisme ici n’a pas lieu d’être si l’on ne fait pas l’effort, si l’on a pas assez de recul pour se dire qu’en d’autres lieux la même question aura aussi sa vérité grâce à un raisonnement tenant également la route .
A partir du moment où l’on prend conscience que chacun de nous est à même d’avoir son sens critique et que nous avons assez confiance en nous pour nous autoriser à émettre un avis, que nous savons celui-ci à la même exactitude et au même poids que les autres; on se sent bridé dans notre appartenance.
Elle est alors devenue une contrainte, un manque de liberté, on l’a perçoit tout à coup comme un espace cloisonné …
Lorsque je comprends que je peux m’ouvrir d’avantage au monde, c’est que celui où je suis n’en est qu’un échantillon !
L’appartenance n’est-elle pas la mère de l’harmonie et de confiance en soi et l’indépendance le fruit des expériences d’appartenance?
« Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge en dehors de vous même » Bouddha
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